Maltraitance Animale et Silence Communautaire : Un Appel à l'Action
Récemment, des rapports choquants de maltraitance animale ont émergé sur l'île de la Réunion, suggérant que des enfants musulmans pourraient être impliqués, bien que cela ne soit pas confirmé. Malheureusement, ce n'est pas un incident isolé ; j'ai observé des comportements similaires chez des enfants musulmans dans divers pays. Cette tendance troublante met en lumière l'urgence de traiter les causes sous-jacentes qui conduisent à de tels actes.
Il est essentiel d'enseigner que la cruauté envers les animaux est haram et de rappeler aux gens que les animaux ont des droits qui doivent être respectés, même lors de l'abattage (bien que, malheureusement, ce ne soit pas toujours le cas dans de nombreux abattoirs musulmans). Cependant, cette approche seule ne suffit pas. Le prêche offre une solution à court terme, mais un changement véritable et durable exige que nous approfondissons les causes profondes de ce comportement
Un aspect clé de cette question réside dans la reconnaissance des défis psychosociaux et comportementaux au sein de nos communautés, André Vachss décrit avec force les dangers d'une profonde absence d'empathie, affirmant que « le point commun entre les tueurs en série, les pédophiles et les violeurs sadiques est une absence d'empathie et omniprésente. Un sociopathe ne se soucie que de ses propres besoins et ne ressent que sa propre douleur. Si la douleur des autres interfère avec ses besoins, elle est ignorée. Et si la douleur des autres devient son besoin, elle est poursuivie sans relâche. » Vachss souligne également l'importance d'une intervention précoce, notant que même s'il peut être difficile de prédire ou de traiter ces individus plus tard dans la vie, il existe une opportunité cruciale pendant l'enfance de modifier leur développement pour éviter qu'ils ne deviennent des adultes nuisibles.
Frank R. Ascione explore également les motivations complexes derrière la maltraitance des animaux, notant que bien que les adultes et les enfants puissent partager certaines raisons sous-jacentes, il existe des différences distinctes. Il explique que « l'ennui, la tristesse, la dépression et l'insécurité peuvent pousser les jeunes à maltraiter les animaux pour échapper à ces sentiments ou modifier leur humeur. Les abus ne sont pas toujours physiques ; certains enfants et adultes peuvent même se livrer à des abus sexuels sur les animaux, croyant que c'est amusant. Dans certains cas, une personne peut devenir tellement attachée à un animal de compagnie qu'elle le torture par peur qu'il ne tombe entre les mains de quelqu'un qui lui ferait du mal. »
Il est donc crucial de s'attaquer à ces causes profondes. Les dynamiques familiales, telles que les abus envers les enfants, la violence domestique et l'absence de figure paternelle, jouent un rôle significatif dans le développement de ces comportements nuisibles.
Malheureusement, certains de ces problèmes, comme la santé mentale, sont très tabous dans certaines communautés musulmanes. Plutôt que de les aborder d'un point de vue médical ou psychologique, on a tendance à en attribuer la cause à la magie noire. Cette approche non seulement empêche les individus de recevoir l'aide dont ils ont besoin, mais elle perpétue également des comportements nuisibles, y compris la maltraitance des animaux. Il est essentiel de changer cette perspective et de traiter ouvertement les problèmes de santé mentale et comportementaux pour prévenir l'aggravation des situations.
De plus, nos institutions religieuses, y compris les mosquées et les madrassahs, doivent être évaluées pour s'assurer qu'elles sont bien équipées pour faire face à ces défis. Nos imams sont-ils formés pour aborder ces questions, organiser des événements de sensibilisation et collaborer avec des professionnels de la santé mentale ? Et sont-ils suffisamment rémunérés pour être motivés à consacrer du temps à ce travail important ?
Enfin, il est crucial de se demander si notre communauté est prête à se rassembler pour résoudre ces problèmes collectivement, en tant que communauté dévouée à Allah. Il est décourageant de constater que même lors des prières du vendredi, lorsque la plupart des musulmans se rassemblent, certaines grandes mosquées manquent d'imams pour délivrer un sermon significatif. Dans certaines mosquées en France, il est regrettable de constater l'absence de discours ou de rappels de la part de l'imam lors de la prière du vendredi. Au lieu de cela, l'accent est souvent mis sur la récitation de la khutbah en arabe, de manière mélodieuse, devant une audience qui ne comprend pas toujours le message. Même si l'on souhaite préserver la khutbah en arabe, il serait essentiel de proposer au minimum un discours en français avant celle-ci. Cela permettrait à l'assemblée de mieux saisir le message religieux, un message destiné à façonner non seulement leur spiritualité, mais aussi leur caractère, un caractère qui deviendra une source de bénédiction pour leur famille et pour la société dans son ensemble.
En abordant ouvertement les questions de bien-être psychosocial et en veillant à ce que nos institutions religieuses soient équipées pour soutenir ces efforts, nous pouvons travailler à prévenir le développement de traits sociopathiques et créer une communauté plus empathique. Cette approche proactive et compatissante est cruciale pour le bien-être de nos enfants, de nos animaux et de notre société.